On est tous un peu superficiel.
Une scène m'a impressionnée ce matin dans le bus. Et elle m'a même menée à penser que tout le monde était superficiel.
Il pleuvait. Une demoiselle entre, et se met devant moi, mais de profil (il faut comprendre, aucune de nous deux n'était assise). Elle se frotte les yeux. "Pleure-t-elle ?" me dis-je, moi qui me désespère toujours du malheur autour de moi. Eh non, bien sûr que non, c'était trop naturel, de pleurer : elle vérifiait que son mascara n'avait pas coulé à cause de la pluie. C'est le même genre de choses que les groupes Facebook "J'aime pas la pluie parce que ça fait des frisottis". Il est d'ailleurs difficile d'expliquer à quelqu'un que non, il ne peut pas venir avec nous sous le parapluie car, à trois, tout le monde est mouillé, et que votre lissage très récent ne supporte pas l'humidité de près ou de loin. Quand on pleure (je ne m'exclue pas!), quand on pleure, au cinéma ou pour d'autres raisons (...) la première chose que l'on pense n'est pas "Dieu! J'espère que mon maquillage n'a pas coulé! Et dire que je ne peux même pas vérifier dans cette salle si noire!".